L’atelier Galiffe déménage
J’ai participé avec grand plaisir samedi à la parade musicale qui a marqué le déménagement de l’Atelier Galiffe vers ses nouveaux locaux de la rue de la Coulouvrenière.
J’ai participé avec grand plaisir samedi à la parade musicale qui a marqué le déménagement de l’Atelier Galiffe vers ses nouveaux locaux de la rue de la Coulouvrenière. J’ai eu de multiples raisons d’être très heureuse de participer à cette inauguration !
Tout d’abord, il y a un motif très personnel. C’est un immense plaisir pour moi que d’assister à la naissance d’un nouveau lieu pour abriter l’une des activités du Centre social protestant, le CSP où j’ai travaillé comme assistante sociale durant de très nombreuses années et auquel je demeure profondément attachée. A ce titre, je sais l’importance que revêt l’Atelier Galiffe (une pure merveille !!!) pour ses usagères et usagers. Il s’agit d’un lieu tout à fait essentiel pour des personnes que la vie n’a souvent pas épargnées ; un lieu où elles peuvent tisser des liens, collaborer, s’exprimer et être entendues ; un lieu où leur rythme est respecté. Dans notre société contemporaine, trépidante et souvent très dure, il est capital de préserver de telles oasis d’humanité.
L’oasis que l’Atelier avait trouvée il y a trois décennies au chemin Galiffe, rebaptisé depuis lors chemin Annie-Jiagge (du nom d’une avocate féministe ghanéenne), est concernée par le futur chantier de la gare souterraine de Cornavin. Il s’agit d’un projet capital pour le développement des mobilités durables à Genève et qui m’occupe passablement en tant que magistrate chargée de l’Aménagement car la Ville de Genève est responsable de réaménager les espaces publics autour de la gare. Ce chantier est d’une extrême complexité et fera sentir son impact durant huit ans et demi, en principe de 2027 à 2035, sur un parcours de 6 kilomètres et demi à travers le centre de notre agglomération, de Pregny jusqu’à Vernier. Cet ouvrage gigantesque, en majeure partie souterrain, impliquera toutefois d’importantes emprises en surface durant les travaux de percement ainsi qu’une dizaine d’émergences de secours pérennes en cas d’accident dans le tunnel – ces deux éléments concernent notamment le site de Galiffe.
J’imagine aisément que l’équipe de l’Atelier a ressenti un gros pincement au cœur en quittant les lieux. Mais ce nouveau toit a de quoi leur inspirer de l’enthousiasme avec sa situation très enviable au bord du Rhône. Il reste à recréer l’oasis qu’ils ont quittée… Et là je ne parle pas d’oasis d’humanité, mais bien de végétation. L’Atelier a sollicité mes services pour recréer un potager à proximité de ses locaux. Mes services m’assurent que cela est tout à fait faisable, même si certains détails doivent encore être réglés. A titre personnel je suis totalement favorable à ce projet, pour deux raisons. D’abord parce que je connais l’importance de l’activité de jardinage au sein de l’Atelier Galiffe. Et aussi parce que ce futur potager permettra d’amener un plus de verdure dans un quartier qui, à mon goût, en manque. C’est donc du gagnant-gagnant.
Dernier point réjouissant pour l’élue écologiste et magistrate chargée des constructions que je suis : L’utilisation de la pierre de taille dans la construction de cet immeuble. Cette technique ancestrale, qui semble émerger à nouveau à Genève, est très inspirante puisqu’elle constitue une alternative au béton dont on sait à quel point il est une source gigantesque d’émissions de gaz à effet de serre. A l’inverse, la pierre massive garde le carbone captif, ce qui est un atout considérable en pleine urgence climatique.
Dans mon activité de magistrate, je fais tout mon possible pour que mes services développent le réflexe de limiter au maximum les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités de construction, un secteur qui figure parmi les principaux contributeurs. Le bois, qui est aussi présent dans cet immeuble, la terre crue compressée, le pisé, constituent d’autres alternatives. Le réemploi offre en outre des possibilités immenses que je favorise. Même si je suis consciente des difficultés d’approvisionnement au niveau local, la pierre de taille se positionne ainsi comme une piste supplémentaire que je trouve d’autant plus séduisante que le résultat est vraiment très esthétique.
Je félicite donc la Fondation Nicolas Bogueret et ses mandataires pour ce choix original et pour la magnifique allure de ce nouveau bâtiment qui s’intègre parfaitement dans son contexte. Je souhaite de très belles aventures à l’équipe de l’Atelier Galiffe ainsi qu’à ses usagères et usagers, je lui souhaite longue vie et beaucoup de bonheur dans ses nouveaux murs et je remercie enfin le CSP ainsi que la Fondation Nicolas Bogueret pour tout ce qu’ils apportent à notre ville.