Le vélo n’est plus seulement un loisir du dimanche ou une pratique sportive. Il fait maintenant partie de la vie de beaucoup de Genevoises et Genevois, en tant que moyen de transport principal, ou complémentaire.

La crise sanitaire a encore accéléré ce phénomène, pas seulement à Genève, mais partout dans le monde. De nouvelles pistes cyclables, temporaires ou pérennes, ont vu le jour (7 à Genève dont 6 pérennisées), pas seulement chez nous comme dans un grand nombre de villes, incitant même les plus hésitant-es à se mettre en selle.

Il faut toutefois avouer que nous accusons un certain retard à Genève et qu’il faut maintenant absolument le rattraper : à Zurich ou Berne on aménage maintenant des vélo-routes et d’immenses vélostations adaptées à l’évolution exponentielle de la pratique du vélo en ville, alors qu’ici le U-cyclable fait encore grincer des dents ! Il faut que nos mentalités évoluent et laisser enfin la place aux convaincus, pour aller vers une ville d’avenir : celle de la mobilité douce.

Le réseau cyclable de la Ville de Genève constitue près de 60% des 200 kilomètres routiers de la Ville. C’est encore insuffisant ! Ce réseau doit encore impérativement se développer, d’une part en comblant les tronçons manquants qui restent à aménager et, d’autre part, en apportant une qualité d’infrastructure et de sécurité qui puisse inciter, même des cyclistes peu habitués à rouler à vélo, à l’adopter.

Les derniers et futurs aménagements autour de la rade vont dans ce sens. Ils répondent à une demande de la population pour effectuer des trajets quotidiens et accéder par exemple aux lieux de loisirs emblématiques, comme les Bains des Pâquis et la nouvelle plage des Eaux-Vives.

Pour être efficace, la lutte contre le changement climatique nécessite beaucoup plus de trajets à vélo dans les centre-villes. La mobilité constitue 30% des émissions de gaz à effet de serre et 45% des foyers genevois ne possèdent pas de voiture en Ville; il est donc évident que nous devons favoriser la pratique du vélo, d’autant plus dans une ville de courtes distances telle que Genève.

C’est bien là notre rôle en tant que collectivité publique de développer les infrastructures nécessaires, avec des pistes cyclables sûres et continues, des vélostations bien équipées et une offre en stationnement adaptée. Depuis de début de cet été, vous l’aurez peut-être remarqué, plus de deux-mille nouvelles places de stationnement ont été créées, aussi bien dans les quartiers que dans le centre-ville. Mais pour avoir plus de cyclistes, il faut aussi une offre variée et étendue de vélos. Les vélos électriques (dits e-bikes) et les vélos cargo sont de plus en plus appréciés, et offrent un confort et une efficacité sans précédents, qui incitent de plus en plus de personnes à renoncer à la voiture en zone urbaine.

De nombreux services, comme les vélos en libre-service, les cours de conduite, d’entretien ou de réparation jouent également un rôle important pour rendre le vélo plus attractif.

Nous toutes et tous, collectivités publiques, magasins de vélos, associations cyclistes ou clubs sportifs, nous allons dans la même direction, et à travers nos activités et rôles respectifs, nous remplissons une mission importante de promotion de la mobilité douce, de santé publique et de protection de l’environnement.

Alors changeons de braquet ensemble pour promouvoir ce mode de transport pour créer à Genève une véritable culture du vélo, et mettre en selle une majorité de genevoises et genevois !

Frédérique Perler, Conseillère administrative