La Ville de Genève est active depuis longtemps pour défendre et promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes, et s’attache depuis quelques années particulièrement à l’histoire et à la place des femmes dans l’espace public. Plusieurs actions fortes ont été entreprises dans ce domaine, parmi lesquelles on peut citer la féminisation d’un certain nombre de rues avec le projet « 100Elles », ou encore la toute première Journée du Matrimoine en septembre dernier.

Cette journée a permis de porter un regard critique sur la notion de «patrimoine» et de revenir sur les contributions des femmes à notre héritage culturel. Elle est une opportunité de faire évoluer notre rapport à l’histoire et à la transmission. Tant que les contributions des femmes à l’histoire, à l’architecture, à l’art à la politique, et à la société en général ne seront pas mieux mises en lumière et valorisées, toutes les actions les rendant visibles resteront une nécessité, et une priorité pour la Ville de Genève.

Je souhaite également mentionner le projet « Objectif zéro sexisme dans ma Ville », qui vise à redonner leur place aux femmes dans l’espace public. Historiquement considéré comme un espace masculin, dont les femmes étaient exclues, l’espace public a été pensé par et pour les hommes. Aujourd’hui encore, femmes et hommes n’en ont pas le même usage. Agir sur la manière dont il est aménagé et utilisé permet de rendre la ville plus accueillante, accessible et inclusive, pour tous et toutes.

Un petit mot sur mon projet de mairie, « Rêver et habiter la ville de demain », qui a permis de mettre en place des aménagements temporaires inventifs et peu onéreux dans plusieurs quartiers de la Ville, en partenariat avec les réseaux d’actrices et acteurs associatifs. J’espère d’ailleurs pouvoir les pérenniser ! Dans ce cadre, les témoignages de femmes qui nous sont revenus montrent qu’ils ont contribué, à leur modeste échelle, à donner une nouvelle place aux habitantes : dans le quartier des Minoteries, par exemple, un nouveau parc à chiens permet aux femmes de sortir leur animal de compagnie en se sentant plus en sécurité que dans la rue, et les adolescentes se sont approprié les balancelles végétalisées mises à disposition. A Champel, ce sont des bancs adaptés aux personnes âgées (plus hauts et avec accoudoirs) qui ont fait le bonheur de personnes du quatrième âge, qui sont majoritairement des femmes.

On voit ainsi que même par petites touches, on peut changer la perception qu’ont les femmes de l’espace public, et leur permettre de s’y sentir mieux. Au-delà des thématiques du corps des femmes ou de leur place dans l’espace public, il ne faut pas perdre de vue la lutte constante et nécessaires pour nos droits. C’est un combat qui est loin d’être gagné ! Le chemin est encore long, rien n’est acquis afin que l’égalité, la vraie, entre femmes et hommes se réalise.

Nous, femmes, devons encore faire face encore à de nombreuses inégalités : inégalités salariales, stéréotypes, discriminations, violences, harcèlements, répartition des tâches domestiques, conciliation de la vie professionnelle et familiale. Engageons-nous donc ensemble pour une société plus juste, plus inclusive, libérée des tabous oppressants.